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Membres honoraires

L’Association peut décider à une assemblée des membres, sur proposition du conseil d’administration ou d’un de ses membres, de décerner à toute personne reconnue pour les services rendus à l’Association, ou à l’industrie du livre ou pour toute autre raison le justifiant, le titre de membre honoraire.

Les membres honoraires peuvent participer aux activités de l’Association et assister aux assemblées des membres. Ils n’ont pas le droit de vote et ne sont pas éligibles au conseil d’administration.

FrancoiseCareil_PhotoConseiller, vendre, tenir le fort dans un espace petit mais rempli, de livres, de clients, d’histoires, de tant de choses qui additionnées donnent beaucoup plus. Le succès de la librairie du Square équivaut en fait, à ce que peut (doit) être la librairie : un lieu d’effervescence où passent des gens qui sous prétexte d’acheter un livre, contribuent à davantage. Comme la Librairie Tranquille en son temps, les premiers trente ans de la Librairie du Square constitue un chapitre de Montréal.

Michel Tremblay, Dany Laferrière, Gaston Miron, Pierre Foglia, Robert Lalonde et Gilles Carle : Tous des clients réguliers ou occasionnels, qui ont certainement contribué à sa renommée. Mais, c’est surtout la libraire elle-même, Françoise Careil, qui en demeure l’ingrédient magique. Elle a été libraire pendant 30 ans en s’appuyant sur des principes simples : des livres qu’elles aimaient, une proximité avec les lecteurs, des discussions honnêtes, authentiques, la connaissance intime des ressorts de son métier. Son humilité naturelle lui a souvent fait dire qu’elle n’a rien fait d’exceptionnel. Nous serions presque d’accord, si le résultat de son travail, effectué sans fanfare ni trompette, n’avait mené à un résultat d’envergure : faire en sorte que pour beaucoup, elle et sa librairie s’inscrivent comme le modèle-type de la librairie et du libraire.

FrancineDéry_PhotoFrancine Déry est née à Trois-Rivières en 1943. Elle était donc prédestinée, par son lieu de naissance à devenir une poète. Elle a évolué dans les milieux du livre depuis 1972. Elle a notamment travaillé aux Éditions Hurtubise HMH, aux Presses de l’Université du Québec ainsi qu’à l’Association des éditeurs canadiens, où elle occupa, de 1979 à 1986, le poste de secrétaire générale. Plusieurs fois déléguée de cette association aux Foires internationales et aux Salons du Livre de Francfort, Bruxelles, Paris et Varsovie, elle fut aussi déléguée de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois au Salon du livre de Genève en 1992. Entre 1987 et 2001, elle fut responsable du Service de recherche bibliographique de l’Association des libraires du Québec, tout en réalisant parallèlement des travaux de rédaction et de révision pour la même association et pour quelques maisons d’édition québécoises. Elle consacre aujourd’hui la majeure partie de sont temps à la création littéraire. Depuis 1978, elle a écrit plusieurs textes dans des publications culturelles et des revues de création littéraire dont Hobo-Québec, Liberté, Estuaire, Les Cahiers de la femme, La Nouvelle Barre du jour, Possibles, Arcade, Le Sabord et, à l’étranger, Actuelles et Sud. En 1979, son recueil de poésie, En beau fusil, a été finaliste pour le Prix de poésie Émile-Nelligan. En 1988 et 1989, elle a été membre du jury pour l’attribution de ce même prix, dont elle a été la présidente en 1990. Francine Déry est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois.

HélèneGauthier-Chasse_PhotoHélène Gauthier-Chassé est originaire de Lorrainville au Témiscamingue. Après des études collégiales à Saint-Hyacinthe, elle obtient une licence en lettres de l’Université de Montréal, un diplôme de l’École normale supérieure de l’Université Laval et une maîtrise en Études françaises de l’Université McGill. Toute jeune, elle a été initiée à la passion des livres et de la lecture. Elle enseigna la littérature au Collège et à l’Université du Québec à Rimouski, publia Diable-vent, légendes du Bas-St-Laurent et de la vallée de la Matapédia aux Éditions Quinze, devint libraire, anima des émissions de radio communautaires portant sur la poésie et sur la musique classique, a écrit des critiques littéraires pour diverses revues et fut également chroniqueuse littéraire en titre à CJRB (Radio-Canada Rimouski) et à l’émission Interaction produite par Radio-Québec. C’est en 1978 qu’elle achète la petite librairie Blais de Rimouski dont elle fera la première et seule librairie de fonds à l’est de Québec et à laquelle elle conférera une renommée provinciale. Présidente de l’Association des libraires du Québec de 1983 à 1984, professeure au Séminaire de Librairie de 1984 à 1987, membre du jury pour les bourses de création au Ministère des Affaires Culturelles du Québec, puis, pour les subventions versées aux éditeurs par le Conseil des Arts du Canada (1983-1990), elle est invitée aux tables concertantes sur l’Industrie du livre de 1993 à 1995. Après 17 ans de vie de libraire active et d’implications culturelles en région, elle vend sa librairie en 1995 pour venir s’établir à Montréal, pensant se satisfaire d’une semi-retraite qui lui pemettrait enfin de se mettre à l’écriture d’un roman. Elle avait oublié la piqûre du métier, elle est donc allée travailler avec Madame Élisabeth Marchaudon à la librairie Hermès, puis chez Olivieri.

Marc Gingras était un véritable libraire, apportant une passion et un engagement exemplaires à sa tâche, sans cultiver ni même recevoir d’honneurs ou de titres particuliers. S’il n’a pas écrit, publié, ou ne s’est pas retrouvé sur de prestigieux comités, il n’en a pas moins apporté une présence culturelle forte au Saguenay, et ce tout au long de sa carrière, entièrement dévouée au miracle quotidien qu’est la rencontre d’un livre et de son lecteur. Bien que les livres d’histoire de littérature au Québec ne fassent probablement pas mention de cet « Henri Tranquille » du Saguenay, l’Association des libraires du Québec tenait à lui rendre les honneurs qu’il mérite.

Sollicité par le père Paul-Aimé Martin, Georges Laberge a débuté sa carrière de gérant à la librairie Fides de Saint-Boniface au Manitoba, en 1959. Il a quitté sa région natale pour s’établir dans la ville de Québec où il a assumé la direction des Presses de l’Université Laval de 1966 à 1972. Il a développé, de 1972 à 1978, ce qui deviendra le premier réseau des librairies de langue française au Canada : les librairies Garneau. Georges Laberge a continué sans relâche son travail pour l’accessibilité du livre, et c’est en 1978, à la demande du Conseil des Arts du Canada, qu’il a créé la première Semaine nationale du livre et qu’il a conçu le Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ). À la fin de ce mandat, en 1981, il a fait l’acquisition de la maison de distribution Bordas Dunod Montréal inc., renommée Diffulivre. Ce diffuseur se démarqua notamment par la fondation des Éditions du Trécarré. Fort de son expertise, il a été l’un des acteurs primordiaux pour remettre sur pied l’Association des distributeurs exclusifs en langue française (ADELF) en 1998. Pour lui manifester sa reconnaissance, le tournoi de golf annuel de l’ADELF porte son nom depuis sept ans. De plus, le prix Fleury-Mesplet lui a été discerné afin de souligner sa contribution à l’édition québécoise. Georges Laberge s’est éteint auprès de sa famille le samedi 13 février 2010, après un long combat contre le cancer. Georges Laberge fut un grand pionnier du milieu du livre québécois et canadien.

Reconnu pour ses talents d’initiateur de projets et réputé pour son attitude de fonceur, Denis Lebrun a fondé la librairie Pantoute en 1972 et est demeuré son directeur jusqu’à la vente de la librairie à ses employés en 2014. En 1980, il a co-fondé le magazine Nuit Blanche et en a gardé la direction jusqu’en 1990. Il a été également directeur du salon du livre de Québec durant la décennie 90, cadre dans lequel il initia le jumelage de salons du livre québécois avec des salons français. Il a créé en 1999, avec Stanley Péan, le journal Le Libraire et par la suite, les Librairies indépendantes du Québec (LIQ) qu’il a dirigé jusqu’en 2010. Plusieurs de ces projets ont été couronnés par le Prix de la ville de Québec dans le cadre des grands prix de la culture de Québec. À titre personnel, Denis Lebrun a gagné le prix du développement culturel et a été nommé Chevalier des arts et des lettres de la république française. Co-fondateur des éditions Pantoute, qui ont publié 7 livres, il a également co-fondé et dirigé les éditions Nuit Blanche qui sont devenues les éditions Nota Bene. De plus, il a publié un livre en 1981 intitulé, Champignons du Québec et de l’est du Canada. Enfin, il a initié la création de causeries littéraires, d’émissions de radio sur le livre et, une fois de plus avec Stanley Péan, il a produit une émission de télévision hebdomadaire, « Au pied de la lettre », sur les ondes de Télécomm 9.

Élisabeth Marchaudon a eu un apport important pour le milieu de la librairie durant ces multiples années passées à conseiller les clients, à accueillir tout un chacun et à organiser des rencontres d’écrivains. La librairie Hermès a été longtemps, et est toujours malgré sa fermeture, LA librairie reconnue par tous. Un lieu de rencontre et d’échange sur la passion du livre qu’elle partageait si bien avec ses clients devenus amis. Sa passion, qui était en fait une vocation, justifie grandement cet hommage.

Laval Martel est cofondateur de la librairie Les Bouquinistes à Chicoutimi. Il en a assuré la direction de 1979 à 2021, jusqu’à sa reprise par les employés sous forme de coopérative. Pendant plus de quarante ans, le fil conducteur de son implication a été la reconnaissance du métier de libraire et, son cheval de bataille, la place essentielle du libraire dans la chaîne du livre.

À cet effet, il a siégé au conseil d’administration de plusieurs organisations du monde du livre : celui du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean (1989-1993), de l’ALQ (1991-2005) et des LIQ de (2011-2021). Il a participé au Comité Larose sur les pratiques commerciales et les relations interprofessionnelles régissant le commerce du livre de 2001 à 2003 et a cofondé, en 2001, le groupe Alibi, regroupement de librairies du Québec, du Manitoba et de l’Ontario pour la réalisation d’un logiciel de gestion de librairies, qu’il a présidé de 2000 à 2009. Enfin, on retrouve sur son ardoise sa contribution dans la fondation du Conseil des arts de Saguenay qu’il présida de 2008 à 2010 et du journal Le libraire en 1998 (devenu la revue Les libraires en 2013) ainsi que dans le développement du programme de formation des libraires au Québec (PAMT).

Reconnu pour sa rigueur, il a fait preuve de vision tout au long de sa carrière en anticipant comment les technologies pouvaient contribuer à l’essor des librairies indépendantes et en participant notamment à la création du site transactionnel leslibraires.ca.

De l’avis de tous, Pierre Martin symbolise le gestionnaire averti. Doté d’un leadership et d’une vision des affaires peu commune, il a su œuvré, pendant 27 ans, en visant toujours la reconnaissance du métier de libraire. Pierre Martin est rapidement devenu un modèle pour ses pairs. Il en est surtout devenu un, puisqu’il a accepté de partager ses pratiques. Si plusieurs libraires peuvent aujourd’hui dire maîtriser la gestion de leur inventaire, ils peuvent également dire que c’est en partie grâce à Pierre Martin. Professeur au séminaire de librairie, il a, entre autres, enseigné la gestion des stocks et la dynamisation de la vente. Monsieur Martin, est également une personne qui incarne la rigueur et le professionnalisme, qui sont les grandes qualités d’un gestionnaire hors pair. Il a toujours su relever les défis de la Librairie, cibler les enjeux et apporter des solutions. Il a, entre autres, participé au comité de la Politique de la lecture et du livre en 1997, au comité Formation de l’ALQ en 2003-2004 et à la validation du profil de compétences du gestionnaire de librairie en 2005.

Victor Martin est originaire de Montréal. Il réalise ses études primaires et secondaires classique à Saint-Laurent, pour ensuite suivre les cours de bibliographie et de bibliothéconomie à l’École de bibliothécaire de l’Université de Montréal. De 1938 à 1943, il a collaboré à la revue Mes fiches, ainsi qu’aux éditions Fides qu’il intégra de façon permanente à partir de 1944. Il est nommé successivement gérant des ventes (1945), directeur des librairies (1960), deuxième vice-président (1970), vice-président de la mise en marché (1977), puis membre du comité exécutif de 1978 à 1983. Réalisant de nombreux voyages dans diverses succursales de Fides à travers le Canada, il se rendra aussi en Europe comme délégué : à la Foire du livre pour enfants à Bologne (1976) et à la Foire Internationale du livre à Bruxelles (1978). De plus, il a été président de la Société des libraires canadiens en 1962 et 1964 et, entre ces deux mandats, président du Conseil Supérieur du livre, puis président de la Société des Éditeurs canadiens de manuels scolaires en 1965 et de 1968 à 1970. Enfin, Victor Martin sera président du 8e Salon du livre de Montréal et directeur exécutif du Salon en 1978 et 1979. En 1978, la Reine lui accorda une médaille pour ses services culturels. Après 40 années chez Fides, il prend sa retraite. Il entretient toutefois une participation active aux éditions Le Méridien en tant que vice-président, et ce n’est qu’en 1990 qu’il prend vraiment sa retraite du monde de l’édition pour se consacrer à sa famille et à sa passion pour l’histoire. Monsieur Victor Martin, est décédé le 27 décembre 2010 à Longueuil.

Atteint du virus de la lecture en très bas âge, Paul Michaud œuvre d’abord comme libraire et ouvre la première boutique « populaire » au centre de la ville de Québec, qui ne comptait à l’époque de la Loi de l’Index, que deux librairies cléricales. Victime du Cardinal qui interdit à ses ouailles de fréquenter sa librairie, il doit surmonter plusieurs embûches, tel que celui de sa faire fracasser les vitrines de son commerce. Accusé par l’Église d’aller « contre le courant », il tente de faire découvrir les joies de la lecture aux gens qui lisaient très peu à l’époque en leur offrant des ouvrages variés et moins conventionnels. Dans cette optique, il a été l’instigateur du premier Salon international du livre au Québec, qui accueillit 26 000 visiteurs en 1959. Paul Michaud a aussi travaillé en tant qu’éditeur d’une majorité d’auteurs de cette époque: Anne Hébert, Roger Lemelin, Gratien Gélinas, Marie-Christine Blais, pour ne nommer que ceux-là. Lui-même publie, en 1996, le livre “Au temps de l’Index : mémoires d’un éditeur, 1949-1961”, qui porte notamment sur ses débuts en librairie et son séjour en France. En 1998, il est co-lauréat, avec Pierre Lespérance, du Prix Fleury-Mesplet, destiné à souligner le mérite d’une personne qui, par son action et son dynamisme, contribue au progrès de l’édition au Québec. En homme d’expérience, il conseille à tous ceux qui se penchent sur cette question de lire, lire, lire… c’est dans cet acte que réside un des rares bonheurs qui soit sans fin!

Après des études en sciences politiques, Pierre Morin reprend en 1980 la librairie fondée en 1961 par son père, Clément Morin. De son propre aveu, il mentionnait que depuis son implication dans le monde du livre, il n’a pas eu d’autres loisirs que de travailler. Grâce à l’indéfectible fidélité de sa clientèle, Pierre Morin contribue à la progression de la librairie, qui change trois fois de locaux et s’implante en 1999 dans le local actuel du boulevard des Forges. Immeuble grandiose qui allie modernité et classicisme, superbement éclairé par la lumière du jour grâce à son immense baie vitrée, la librairie abrite sur ces quelques 11 000 pieds carrés plus de 66 500 livres. À cet environnement littéraire se greffe un café à la mezzanine, qui a fait de la librairie Clément Morin la première librairie francophone d’Amérique a instaurer le concept de librairie-café. Son association avec le Café Morgane, une entreprise de torréfaction de Trois-Rivières, a pour but de « créer un genre de jardin littéraire, un lieu d’inspiration et de détente. Pierre Morin est décédé le 13 juillet 2003, à l’âge de 48 ans au terme de sa luttre contre le cancer.

Louise Péclet-Rochon est originaire des Laurentides, plus précisément de la région de St-Jovite. Autodidacte insatiable, femme curieuse et exceptionnelle, d’une grande culture et d’un franc-parler bien connu, elle a toujours cherché à mettre en valeur et défendre les institutions culturelles que sont les bibliothèques et les librairies, et a constamment fait valoir la nécessité de programmes d’incitation à la lecture. D’abord consultante en bibliothèque dans les Laurentides, où elle conseille les acheteurs et encourage la mise-sur-pied de collections riches et diversifiées, elle travaille ensuite à la librairie Promenade St-Jovite, et se retrouve éventuellement sur le conseil d’administration de l’ALQ. En 1983, elle devient secrétaire générale de l’ALQ, partageant d’abord son temps entre l’association et son travail à la Société de développement du livre et du périodique, puis travaillant à temps plein pour l’association. Elle y a travaillé, entre autres, à élaborer des programmes d’aide aux petites et moyennes librairies, et a pu visiter les foires du livre de Francfort, Paris, Bruxelles, ainsi que prendre part aux premier pas de la Banque de Titres de Langue Française. Désormais à la retraite, elle continue toutefois de faire du bénévolat en bibliothèque, siège sur le conseil d’administration de Nominingue, aux Hautes-Laurentides, où elle est responsable des questions touchant l’urbanisme et l’environnement, la culture, et siège au Conseil de la culture et communications des Laurentides.

Claire Taillon a incarné le cœur et l’âme de la librairie Pantoute depuis qu’elle en a pris la gérance en 1987. Elle y a joué des rôles clés au niveau des achats de livres, de la gestion du personnel et, depuis 2001, de la supervision générale des deux succursales. Professeur au « Séminaire de librairie » dans les années 1980, elle a enseigné « Initiation au métier de libraire » avec Gilles Pellerin pendant quatre ans. Elle a ainsi pu contribuer à la formation de plusieurs libraires du Québec. Elle a également fait partie du comité L’Espérance, précurseur du comité Larose, et pendant 9 ans été membre du conseil d’administration de l’ALQ. D’une grande force de travail, minutieuse, grande lectrice, elle a parfaitement incarné LA libraire, celle qui connait les multiples facettes de son métier et qui dirige sa librairie comme un chef d’orchestre ses musiciens. Elle a pris part à la professionnalisation du métier de libraire au Québec et a su faire de Pantoute, l’une des librairies les plus reconnues.

Henri Tranquille est né à Montréal, le 2 novembre 1916. Il a fait des études primaires à l’Académie Piché de Lachine et son cours classique au Collège Sainte-Marie de Montréal. À 21 ans, il réalise un rêve qui deviendra alors toute sa vie, en ouvrant une librairie qui pendant 38 ans, soit de 1937 à 1975, est, en quelque sorte, le premier centre culturel du Québec. Un centre vivant et vivifiant, où les intellectuels de l’époque, les artistes, les peintres et les autres créateurs se rencontraient régulièrement et où il organisait des lancements et des expositions. Parmi ses amis: Berthelot Brunet, Paul-Émile Borduas, Alfred Pellan, Jean-Paul Mousseau, etc. Il y a plusieurs années, le libraire Henri Tranquille hérite d’un contrat d’exclusivité qui ne lui rapportera rien, sauf peut-être une reconnaissance tardive dans l’histoire. Il assura alors seul la distribution du Refus global, un petit ouvrage rédigé par le groupe des automatistes et jugé incendiaire en 1948. C’est au milieu de ce décor, de ces murailles de livres, qu’il a régné sur le monde littéraire de Montréal. À la fine pointe de tout, Henri Tranquille secourait les auteurs en les encourageant à poursuivre une œuvre déjà bien engagée, il encourageait les jeunes auteurs de talent à publier (pensons surtout à Yves Beauchemin). Il a collaboré à la revue Les idées, dirigée par Albert Pelletier, au journal Le jour de Jean-Charles Harvey. Il fut également critique littéraire à la Revue Populaire et au magazine Sept-Jours. Parallèlement à son talent d’animateur, Henri Tranquille a consacré ses loisirs à publier 18 ouvrages, dont plusieurs consacrés aux jeux de dames et d’échecs. Son premier volume, “Voir clair aux échecs”, publié aux Éditions de l’Homme en 1972, a été vendu à 77 000 exemplaires. On dit de lui qu’il a été le guide de milliers d’étudiants, le druide de milliers de bouquineurs, l’orienteur de maintes carrières littéraires au Québec, un libraire exceptionnel, un passionné de la lecture, qui s’est d’ailleurs mérité le Prix Fleury-Mesplet en 1996, une distinction accordée annuellement au libraire ou à l’éditeur qui a su le mieux mettre le livre en valeur.

Entre une bibliothèque des jeunes à Trois-Rivières (qu’il retrouve sur son chemin le menant à l’école dans les années quarante) et sa présidence à l’ANEL de 2000 à 2004, le parcours de Denis Vaugeois reste intimement lié au monde du livre. Cette énumération en témoigne : il obtient des licences en lettres et en pédagogie et un doctorat en histoire; il est un des fondateurs des éditions du Boréal; il devient le premier directeur de l’enseignement de l’histoire dans le tout nouveau ministère de l’éducation en 1965; il est nommé ministre des Affaires culturelles sous le gouvernement Lévesque, où il se consacre à la défense du patrimoine et au développement des bibliothèques et des musées; il initie ensuite ce qui deviendra la Loi sur le livre de 1980 (Loi 51) et il est également co-fondateur, en 1988, des éditions Septentrion. Loin d’être exhaustive, cette liste est toutefois révélatrice de ce que Denis Vaugeois a lui-même exprimé à plusieurs reprises : il n’a jamais été libraire. Son travail a pourtant, de diverses manières, aidé, appuyé, encouragé les librairies du Québec au cours des 50 dernières années. Il mérite donc assurément ce titre de membre honoraire que l’ALQ lui a décerné le 16 juin 2013.

En 1964, Marcel Wilkie amorce sa carrière dans le domaine du livre en ouvrant la première librairie à Sorel depuis la fondation de cette ville. Peu de temps après, il a été nommé au conseil administratif de l’Association des libraires du Québec, alors nommée la Société des Libraires Canadiens, où il oeuvra pendant trois ans. En mai 1968, le Ministère des Affaires Culturelles, en accord avec les autorités françaises, le mandata en France avec des collègues libraires, afin de voir comment on pourrait adopter le modèle français au Québec. Désastre, tout a été fermé dès leur arrivée, alors qu’il devait rencontrer les directeurs des Presses universitaires de France et de la librairie universitaire de la Sorbonne. En 1969, l’Association canadienne du livre religieux devient l’Association canadienne du livre, ouvrant ainsi ses portes à tous les libraires. La librairie Wilkie fait partie du nouveau groupe et son fondateur devient membre du comité d’administration, en occupant la présidence durant environ 2 termes. Puis, Marcel Wilkie est membre du Comité Consultatif du livre, pour le Livre vert du Ministre L’Allier. Ensuite, il devient intervenant au niveau de la section « gestion » avec Michel Ollendorf de France qui en était le titulaire, pour des séminaires qui visent à former de nouveaux libraires, une première au Québec, en collaboration avec le Ministère des Affaires Culturelles du Québec et de France.


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